Si La Suisse est désigné comme « bateau amiral » et consideré comme le plus élégant de la flotte, le Simplon a la réputation d’en être le plus imposant. Difficile à dire d’où vient cette perception, car ils ont les deux la même machine à vapeur et aussi les mêmes dimensions. Le Simplon a été mis en chantier fin juillet 1914, mais les travaux sont interrompus quelques jours plus tard lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Ils reprennent toutefois lentement et la machine est installée en 1915, suivi d’un nouvel arrêt. A la fin du conflit, la CGN décide de terminer la construction du bateau et de le mettre en service, ce qui sera finalement le cas en 1920. Dès 1959, il est chauffé au mazout au lieu du charbon. Ses chaudières seront remplacées en 1968. Pendant cette décennie, on « modernise » également le vitrage du pont supérieur et la silhouette de la timonerie. Le Simplon a bénéficié à ce jour de deux rénovations partielles en 2004-2005 et 2010-2011.
Le 18 août 2003 en rade de Genève, le Simplon est victime d’une grave avarie dans le compartiment de la chaudière, qui le met hors d’usage. L’ABVL décide de réagir et lance sa première grande campagne de recherche de fonds, sous le titre, « Sauvons le Simplon ». Près de CHF 2 millions sont récoltés en 18 mois. La CGN participe à cet important effort avec un montant de la même hauteur et effectue, dès mai 2004 toute une série de travaux. L’ensemble de ces travaux permet de remettre le bateau en service en juillet 2005. On parle ici de la première rénovation partielle d’un bateau historique.
En 2008, on constate des fissures sur les deux pistons de la machine et, fin août 2009, le bateau doit être arrêté. L’ABVL est à nouveau sollicitée. Les travaux consistent principalement, en une révision complète de la machine à vapeur et à l’installation de propulseurs d’étraves permettant d’améliorer la manoeuvrabilité. Une remise en valeur des salons de 1ère et de 2ème classe sera également effectuée.
Une dernière rénovation partielle devrait être effectuée dans le futur qui comportera, notamment, le réaménagement du pont supérieur et de la timonerie, afin de recréer, comme sur le Savoie et La Suisse, l’aspect patrimonial perdu lors des transformations des années soixante.